Comment "verdir" l'informatique ?
Déchets électroniques, consommation d'énergie, gaz à effet de serre... : les chercheurs sont sur le pont pour réduire les dégâts causés par notre mode de vie de plus en plus numérique.
Dans la minute que vous prendra la lecture de cet article, 200 millions de mails seront envoyés à travers le monde, deux millions de recherches tapées sur Google, 100 000 messages postés sur Tweeter... et 35 000 nouveaux "Like" apparaitront sur Facebook ! A eux seuls, ces quatre chiffres résument bien la révolution numérique en cours. Et ce n'est qu'un début. En témoigne l'explosion du nombre d'ordinateurs, de smartphones, tablettes et autres objets connectés... Autant de matériels et d'usages qui nécessitent aussi la construction permanente de nouvelles infrastructures pour stocker ce déluge de données : les fameux "datacenters".
Mais tout ceci n'est pas sans conséquences pour notre environnement. Et là encore quelques chiffres parlent mieux qu'un long discours. Ainsi, les plus gros data-centers engloutissent déjà plus de 10 mégawatts1 d'électricité. Autre exemple : rien qu'aux États-Unis, quatre téléphones mobiles finissent dans une décharge... chaque seconde ! Et au niveau mondial, les technologies numériques représenteraient déjà 2 % des émissions de gaz carbonique (CO2) impliqué dans le réchauffement climatique.... soit autant que l'aviation civile.
Pour une informatique moins énergivore
Heureusement, de nombreux scientifiques à travers le monde cherchent à rendre notre informatique plus "verte". C'est par exemple le cas de Laurent Lefevre à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon. Avec des collègues, il développe des modèles informatiques, des algorithmes2 et des logiciels qui optimisent la consommation énergétique. "Deux principales stratégies sont explorées : le modèle "shut-down" qui vise à éteindre, même pour de très courtes périodes, les équipements et périphériques inutiles, et le "slow-down" qui adapte la vitesse des ressources (processeur, réseaux, stockage) aux réels besoins des applications."
Certains acteurs économiques prennent aussi le problème à bras le corps. C'est en tout cas ce que révèle une étude sur 815 entreprises à laquelle a participé Amélie Bohas de l'Université Lyon 3 : " 84 % d'entre elles avaient adopté une démarche pour une informatique plus verte consistant le plus souvent à réduire la consommation énergétique des équipements (56%) et à gérer leurs déchets électroniques." Autre enseignement : ces actions étaient principalement motivées par une question d'image (42%)... et surtout par la volonté de réduire les coûts d'exploitation (59 %).
Quand écologie rime avec économies
Car la révolution numérique a un prix. Et une fois encore, l'énergie est un poste de dépense crucial. Exemple : selon Amazon, les coûts liés à l'énergie représentent 42% du budget d'un datacenter. D'où l'idée de Yacine Kessaci et de ses collègues de l'Inria Lille Nord Europe de développer un algorithme "multi-objectifs". "Testé sur un réseau de huit data-centers répartis à travers le monde, il a réduit de 4,66 % la consommation d'énergie et jusqu'à 10,85% les émissions de CO2 tout en améliorant les profits de 1,62%", précise-t-il. De quoi remotiver les entreprises ayant délaissé la "green attitude" ?
1. Un mégawatt vaut un million de watts.
2. Un algorithme est une suite d’opérations permettant de résoudre un problème.
Mais tout ceci n'est pas sans conséquences pour notre environnement. Et là encore quelques chiffres parlent mieux qu'un long discours. Ainsi, les plus gros data-centers engloutissent déjà plus de 10 mégawatts1 d'électricité. Autre exemple : rien qu'aux États-Unis, quatre téléphones mobiles finissent dans une décharge... chaque seconde ! Et au niveau mondial, les technologies numériques représenteraient déjà 2 % des émissions de gaz carbonique (CO2) impliqué dans le réchauffement climatique.... soit autant que l'aviation civile.
Pour une informatique moins énergivore
Heureusement, de nombreux scientifiques à travers le monde cherchent à rendre notre informatique plus "verte". C'est par exemple le cas de Laurent Lefevre à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon. Avec des collègues, il développe des modèles informatiques, des algorithmes2 et des logiciels qui optimisent la consommation énergétique. "Deux principales stratégies sont explorées : le modèle "shut-down" qui vise à éteindre, même pour de très courtes périodes, les équipements et périphériques inutiles, et le "slow-down" qui adapte la vitesse des ressources (processeur, réseaux, stockage) aux réels besoins des applications."
Certains acteurs économiques prennent aussi le problème à bras le corps. C'est en tout cas ce que révèle une étude sur 815 entreprises à laquelle a participé Amélie Bohas de l'Université Lyon 3 : " 84 % d'entre elles avaient adopté une démarche pour une informatique plus verte consistant le plus souvent à réduire la consommation énergétique des équipements (56%) et à gérer leurs déchets électroniques." Autre enseignement : ces actions étaient principalement motivées par une question d'image (42%)... et surtout par la volonté de réduire les coûts d'exploitation (59 %).
Quand écologie rime avec économies
Car la révolution numérique a un prix. Et une fois encore, l'énergie est un poste de dépense crucial. Exemple : selon Amazon, les coûts liés à l'énergie représentent 42% du budget d'un datacenter. D'où l'idée de Yacine Kessaci et de ses collègues de l'Inria Lille Nord Europe de développer un algorithme "multi-objectifs". "Testé sur un réseau de huit data-centers répartis à travers le monde, il a réduit de 4,66 % la consommation d'énergie et jusqu'à 10,85% les émissions de CO2 tout en améliorant les profits de 1,62%", précise-t-il. De quoi remotiver les entreprises ayant délaissé la "green attitude" ?
1. Un mégawatt vaut un million de watts.
2. Un algorithme est une suite d’opérations permettant de résoudre un problème.
Mots clé : Technologies numériques | Numérique | Environnement | Energie | Déchets électroniques
2015-02-04, Technoscope